LE MESSERSCHMITT

LE MESSERSCHMITT BF109

L'Ile du Planier garde l'entrée de la rade de Marseille avec son phare perché sur une tour de 72 mètres de hauteur. Le phare du Planier s'élève, à 8 milles de Marseille, sur l'îlot rocheux du même nom. Les récifs, à peine immergés, qui entourent l'îlot ont été à l'origine de nombreux naufrages. Dès 1320, Robert d'Anjou fit bâtir une tour à feu de 12,50 mètres de hauteur. En 1774, la tour est rehaussée de 20 mètres et le feu de bois est remplacé par 14 lampes à huile. Plus tard, Augustin Fresnel veillera à la construction d'un troisième phare et l'équipera de ses lentilles qui rendront l'édifice visible à 40 kilomètres.

L'important trafic maritime de Marseille impose la construction d'un quatrième phare plus haut (61,93 mètres) et électrifié. Ce phare, en fonction dès 1881, sera pourtant détruit en août 1944 et remplacé provisoirement par un pylône dès la fin de la guerre.

Enfin, le 25 août 1959, le phare actuel est allumé. C'est une tour tronconique de 71,66 mètres de haut, surmontée d'une plate-forme carrée.

Son feu à éclats blancs 5s, est éclairé par une lampe de 150 W, 24 V. Il a une portée de 23 milles (environ 42,5 km). Le phare est automatisé et ne se visite pas. Ses coordonnées géographiques sont:

43º 11' 99" N
05º 13' 90" E

L'histoire de cet ilôt est tout à fait passionnante à découvrir et l'on se rend donc très vite compte que ce petit bout de terre a été témoin de nombreux naufrages.... Mais c'est du ciel que va venir l'histoire de cette page sur la fin d'un avion de la Luftwaffe le Messerschmitt 109.

HISTOIRE

Hans Fahrenberger.... est le nom du pilote allemand qui était aux commandes du Messerschmitt 109 qui fût abattu le 7 mars 1944 au cours d'un combat aérien entre ce redoutable avion de la Luftwaffe et des chasseurs Lightning américains qui escortaient des bombardiers.

Le 7 mars au matin, Hans Fahrenberger donne un coours de théorie quand survient une alerte. La plupart des pilotes de la base n'étaient que des élèves et seuls les mointeurs étaient obligés à pariticiper à des combats. Hans se précipite donc vers son appareil dont le moteur est déjà lancé par le mécano. Il saisit son parachute mais ne prends pas le temps de le fixer correctement.

L'avion décolle rapidement de la piste en herbe du terrain d'Avignon où l'appareil était stationné. En moins qe 5 minutes, il rejoint les bords de la Méditerranée, à 6.000 mètres d'altitude. Il n'a pas encore aperçu d'avions ennemis ! C'est seulement lorsqu'il émerge de la brume accrochée au littoral qu'il découvre, bien au large, les trainées de condensation des gaz d'échappement d'un groupe de bombardiers américains escortés par des chasseurs Lightning.

Le moment de l'attaque est imminent, Hans lance sa machine "en piquée" sur les avions américains. Ces derniers "se réveillent" un peu tard mais rispostent immédiatement en ouvrant le feu sur l'avion allemand. Après avoir tiré quelques rafales, Hans se trouve dans une position délicate, son appareil ne répond plus... le moteur le lâche ! Désemparé, le pilote comprend qu'il a été touché. Pour lui la fin est proche car sans moteur, il devient une proie facile. Par miracle, Hans parvient à disparaitre dans la brume marine sans être abattu. L'avion est mal en point et Hans lance un appel radio pour signaler sa position et informer qu'il va devoir se poser sur l'eau. Il assure son parachute. Il aperçoit soudain une petite île qu'il ne connaît pas : c'est le Planier. Il tente une approche de ce petit morceau de terre, mais le fort mistral qui souffle le contraint à des manoeuvres délicates. Le crash devient inévitable, il se débarasse de sa verrière mais ne parvient pas à s'extraire de l'appareil. L'avion percute l'eau est Hans est englouti par la mer, incapable d'ouvrir la boucle de sa ceinture.

Un miracle se produit.... Hans se sent brusquement propulsé vers la surface, malgré les bottes et l'équipement gorgé d'eau. Son parachute, qui a emprisonné une bonne quantité d'air, le fait remonter comme un ballon. Arrivée en surface, le vent le pousse directement sur le Planier. Après plusieurs heures de lutte contr ele vent, les abords escarpés des rochers du Planier, Hans finit par se hisser définitivement sur la terre ferme de l'îlot. Seul il attendra quelques temps avant d'être repéré par un autre appareil de la  Luftwaffe, mais Hans ne saura pas si vraiment, cet avion l'a repéré.Un peu plus tard, une vedette de sauvetage allemande s'approchera du Planier pour recupérer le pilote "naufragé.

Sain et sauf, l'histoire de Hans Fahrenberger ne s'arrêtera pas là. En effet, en janvier 1993, quarante huit ans après son amerrissage miraculeux, le pliote du Me-109, âgé alors de 73 ans mais l'esprit toujours jeune et l'oeil aussi clair, est revenu à Marseille. Pierre VOGEL et Gérard PAOLINI, le réalisateur de la série "Fantômes du monde sous-marin" diffusée sur FRANCE 3 Méditerranée l'attendent avec impatience pour l'emmener en mer, à l'aplomb de l'endroit ou repose son avion. Hans a eu apparemment des difficultés à maîtriser ses émotions lorsqu'il a remis le pied sur l'île qui lui a sauvé la vie. Pierre VOGEL a plongé sur l'épave de l'avion dont il a remonté une mitrailleuse de capot enfouie dans le sable.

Une belle histoire.... sur laquelle vous pourrez découvrir encore plus de détails et de photographies dans l'ouvrage...

AUJOURD'HUI

Par environ -45 m de fond, à une centaine de mètres au nord du petit quai de la face nord de l'île du Planier, cet avion repose sur le dos. L'appareil est brisé en deux. L'hélice a perdu ses pales, mais le canon est toujours en place, au centre du moyeu.

Le train d'atterissage est toujours visible. Le moteur et la carlingue, difficiles à observer car l'avion est à l'envers, présentent de nombreux orifices dûs à l'arrachement  de plaques d'aluminium qui constituent l'avion. Cables, filets, parsèment la silhouette du BF109.

L'outrage des années commence à se faire sentir ! Les accrochages successifs et trop fréquents des plongeurs ont "précipités" la dégradation de cet avion.

LA PLONGEE -ACCES ET IMPRESSIONS

"Mon ami Jean Pierre me l'avait dit, si tu localises le ME 109, tu feras de cette plongée une des plus belles que Marseille puisse offrir aux plongeurs ! Imagine, 3 "spots" en l'espace de 40 à 50 minutes ! Une descente dans "le bleu" vers les -43/44 m pour voir un avion, puis un tombant entre -38 m et -20 m et pour finir sur le DALTON entre -35 m et la surface.  Elle est pas belle la vie de plongeur marseillais !"

Et bien croyez moi si vous voulez, c'est vrai !

Partis de Pointe Rouge (Port de plaisance de Marseille) vers 10 h 30 en ce 27 avril 2005, rien de plus facile pour rejoindre Planier. Quelques minutes après et un phare au large, c'est là !

Pas de vent, un pneumatique qui file à 32/35 noeuds et en 16 mn nous y voici. Une localisation facile grace à Jean Pierre et à François, une "gueuze" qui tombe à 5 m de l'aile droite, et c'est parti... Par -30 m on l'aperçoit, l'eau est claire et la visibilité est d'environ 20 m, un régal.

Jean Marie, Lionel et Jean-Pierre, mes 3 amis de cette aventure n'en croient pas leurs yeux ! Un avion de la deuxième guerre mondiale encore relativement bien conservé malgré ce crash du 7 mars 1944. Nous survolons l'épave, bien fragile à nos yeux, et en la détaillant de par le dessus, nous nous en éloignons gentiment pour nous orienter vers le tombant qui nous attend....

Quelques coups de palmes tranquilles et nous voici sur la roche. Trés fleurie, nous découvrirons au pied du tombant ce qui est probablement une des 2 roues du ME 109. Le choc du être rude pour Hans, le pilote ! Mais il nous faut l'oublier, car l'ordinateur nous rappelle qu'il est temps de remonter et d'aller voir plus haut ce qu'il s'y passe. La clarté du ciel méditerranéen se perçoit de plus en plus clairement et nous approchons du troisième temps de notre plongée... Le DALTON ! Pas Jo, ni Averell, ni William, ni Jack, mais le DALTON, ce cargo qui pour moi est une des épaves qu'il ne faut surtout pas rater si vous passer par Marseille et le Planier.....

Nous vous raconterons cette troisième partie de notre plongée dans une prochaine fiche épave.

Yvon CHARTIER (G.R.I.E.M.E.)
Plongée du 27/04/2005
avec Jean-Pierre LEPETIT - Jean-Marie CLEMENT dit "Bougon" et Lionel FLAVIGNY
Membres de l'Association OBJECTIF MER

LOCALISATION ET ACCES

Ports d’accès conseillé : La Pointe-Rouge
WGS84 ou SHOM EUROPE 50
43°12,008 N ou 43°12,069 N
05°13,784 E ou 05°13,842 E

EN DECOUVRIR ENCORE PLUS SUR :

d'Anne et Jean-Pierre JONCHERAY
80 EPAVES A MARSEILLE ET DANS SA REGION.
ainsi que de superbes photographies dans les albums  de
Patrice STRAZZERA

LE SOMMEIL DES EPAVES et ODYSSEE